A comme Acteur Le football a su se diversifier à travers les époques. Outre les qualités physiques et techniques que le haut niveau réclame, la comédie est devenue un atout remarquable. Exagérations, simulations, cascades, roulades... tous les moyens sont bons pour récolter un penalty, ou provoquer l'expulsion d'un adversaire. A ce jeu, Ravanelli, Rivaldo, Fiorèse, Pipo Inzaghi, Völler... auraient mérité Palmes et Césars. Des rôles dramatiques, parfois comiques et très proches du... pathétique !
B comme Bénévoles Des milliers de bénévoles se démènent, chaque semaine, en faveur du football amateur, consacrant du temps et de la sueur dans l'encadrement et l'éducation de nos jeunes footballeurs. Prenez conscience, messieurs les professionnels, que lorsqu'un coup de sang vous fait dérailler, vous pouvez saccager d'un geste, d'une parole, tout le travail que ces éducateurs, qui en d'autres temps vous ont également formés, avaient réalisé ...
C comme Citoyen Lens, Paris SG, Saint-Etienne (engagé également avec Foot Citoyen), Marseille...plusieurs clubs de L1 se tournent vers des actions citoyennes et s'engagent à aider leurs supporters à trouver des emplois. Dans la plupart des cas, le système est simple : des urnes disposées aux quatre coins des stades sont destinées à recueillir les CV de supporters à la recherche de travail mais également à collecter les propositions d'entreprises partenaires. Espérons que d'autres clubs suivent l'initiative, en dépassant le domaine du sport et en s'engageant dans des démarches citoyennes...
D comme Discutable Tout, tout dans le foot est discutable. Les décisions de l'arbitre, les choix d'un coach, l'intervention virulente d'un défenseur, la frappe dans un angle fermé plutôt qu'un centre en retrait...Tout, tout est discutable. Alors, à quoi bon s'insurger ?
E comme Exemple « Un joueur tire un corner. La défense repousse le ballon. Je démarre ma course et... Plus rien. Le trou noir. Je me suis ensuite réveillé quelques heures plus tard à l'hôpital d'Amiens. » L'arbitre qui témoigne dirigeait une rencontre amateur de Ligue Picardie opposant Mouy à Moy-de-l'Aisne. Soudainement atteint d'un malaise cardiaque en plein milieu du match, il a bien failli laisser sa vie sur le terrain. Bouche à bouche, massage cardiaque, l'intervention spontanée de deux joueurs a permis de lui sauver la vie en attendant l'arrivée des secours. Un bel exemple de ce que devraient être les rapports entre ces deux familles du football...
F comme Forces de l'ordre Mais que fait la police ? Des policiers, boucliers brandis, qui protègent un joueur avant de tirer son corner. Des cordons de CRS autour des stades obligés d'assurer la sécurité pour éviter des bagarres entre supporters. Des interventions des forces de l'ordre sur des terrains amateurs...Certains comportements de supporters, de joueurs et d'entraîneurs touchent parfois le fond de la bêtise et transforment les stades et ses environs en de véritables arènes. Comme si le Heysel (voir H) n'avait pas suffi... Un jour, il sera trop tard, et tous les T-shirts du monde marqués de messages pacifiques n'y pourront rien changer. Un véritable travail de fond se doit d'être effectué.
G comme Groupe Jouer, courir, se dépenser, manger, vivre ensemble, se découvrir, se parler, toutes cultures et religions confondues...Tel est, normalement, le football ; telle est la vie de groupe, un élément incontournable dans la vie d'un footballeur. Primordial même, pour l'épanouissement et l'éducation d'un joueur. Le talent individuel ne peut s'exprimer qu'à travers le collectif. Aucun titre, aucun exploit ne se décroche sans l'adhésion totale d'un groupe. Saluons donc tous ces entraîneurs qui, chaque semaine, accentuent leur discours sur l'esprit de groupe et les valeurs de solidarité avant même de parler tactique et résultats...
H comme Heysel Le symbole de la barbarie. 29 Mai 1985, à Bruxelles, stade du Heysel. Liverpool rencontre la Juventus de Turin en finale de Coupe d'Europe des Clubs Champions. Le coup d'envoi n'a pas encore été donné que, déjà, des centaines d'hooligans anglais sévissent dans les tribunes comme sur un champ de bataille... 39 morts, plus de 200 blessés, le bilan est lourd. Le football, ce soir-là, connaît une véritable tragédie. Un drame qui fait malheureusement désormais partie intégrante de l'Histoire du football, dont de nombreux supporters n'ont toujours pas saisi les enseignements et retenu les leçons de l'Histoire.
I comme Identité Coupet, Da Rocha, Cool, Sablé... Des exemples de joueurs qui s'investissent depuis des années dans un club disparaissent au gré des inflations. Le foot business a tué les valeurs familiales des clubs. Désormais, on entre dans un club comme dans un moulin. Après, tout est une histoire de ventes, de prêts ou d'échanges de joueurs, selon les intérêts des uns et des autres. Des mercenaires d'un côté, des gestionnaires d'entreprises de l'autre et, au milieu, des valeurs du sport qui s'éloignent dans les différents flux et reflux...
J comme Joie du buteur Ils font l'avion, effectuent des triples saltos, parlent avec les poteaux de corners, jouent les coqs ou se dévêtissent pour laisser éclater conjointement à leur joie, leur musculature. Jadis, les buts se célébraient collectivement. Aujourd'hui, la joie du buteur ressemble plus à un recueil solitaire qu'à une œuvre collective partagée. Des comportements qui tirent malheureusement vers encore plus d'individualisme et qu'on retrouve dès les « 13 ans »...
K comme Kakà Saluons l'esprit collectif de Kakà, altruiste passeur du Milan AC qui, dès le début de la saison, a annoncé la couleur : « J'aiderai par mes passes Chevtchenko à marquer les buts décisifs qui lui permettront d'enlever le ballon d'Or ». Le talent individuel au service du collectif, tout ce qu'on aime !
L comme Lineker Difficile de trouver plus exemplaire que Gary Lineker ! Outre ses nombreux buts et ses multiples coups de génies, l'international anglais de Tottenham, d'Everton et du Barça a marqué les années 80 de son fair-play légendaire : une carrière entière passée au plus haut niveau, avec une Coupe des Coupes à la clé en 1989 sous le maillot « blaugrana », sans écoper du moindre carton. Chapeau Mister « nice guy » !
M comme « Main de Dieu » Aussi talentueux et génial soit-il, Diego Maradona, sûrement le joueur le plus doué de la planète Football, a marqué l'histoire de la Coupe du monde en inscrivant, en quarts de finale contre l'Angleterre, un but de la main. Justifiant ce geste par la fameuse « main de Dieu », le génie argentin a ouvert une grande porte concernant le débat sur l'arbitrage et montré le plus mauvais exemple qui soit à des millions de gens, qui ont pu comprendre ce jour-là que tout était possible. Un tel talent méritait mieux...D'ailleurs le but anthologique qu'il marqua par la suite au cours de ce même match, en parcourant balle au pied la moitié du terrain, en fut l'illustration. Ce jour là, derrière le diable se cachait un dieu... du football
N comme NON ! « Non à la violence », « Non au racisme », c'est ce qu'on pouvait lire sur les tee-shirts que portaient tous les joueurs de L1 lors de la 15ème journée de Championnat. Si le symbole de l'initiative instiguée par le président de la Ligue Professionnelle, était beau, la réalité l'était beaucoup moins, à l'image de la piètre affiche PSG-Lyon de cette journée, où pas moins d'un joueur et deux entraîneurs du PSG ont été expulsés. Une chose est sûre, porter un tee-shirt ne suffit pas à changer les mentalités. Aux présidents de chaque club de prendre leurs mesures et de responsabiliser joueurs et entraîneurs dans leur devoir d'exemplarité vis à vis du public... Et Lilian Thuram de nous déclarer : « On doit donner l'exemple [...]. On oublie parfois l'importance de nos gestes [...]. Et si les supporters voient les joueurs plus calmes, moins nerveux ou excités, ils se calment eux aussi... »
O comme Oser Oser, il fallait l'oser et Robbie Fowler l'a fait ! Bénéficiant d'un penalty lors d'un match de championnat d'Angleterre contre Arsenal en 1997, l'attaquant de Liverpool s'est empressé de contester la décision de l'arbitre, signifiant qu'il avait trébuché tout seul. L'arbitre n'a rien voulu savoir. Alors Robbie Fowler a décidé de rendre justice, en ratant délibérément son penalty !
P comme Plaisir Au début de l'histoire, il y a eu un ballon, des joueurs, des buts et tous prenaient du plaisir. Et puis, on s'est mis à tracer des lignes, à construire des stades, à fabriquer des coupes, des enjeux... C'est alors que la notion de « plaisir de jouer » s'est confondue avec l'unique but de « Gagner ». Gagner pour être reconnu, gagner pour exister. Championnite extrême, du plus petit au plus grand, de l'amateur au professionnel, des parents jusqu'aux présidents de clubs, partout, les louanges ne sont tournées que vers le vainqueur. Quelques irréductibles, quelques éducateurs tentent de lutter contre ce fait et d'inculquer dans l'esprit de leurs jeunes joueurs l'idée que « le plaisir du jeu doit l'emporter sur l'enjeu ». Un message à faire passer, car franchement, qu'une équipe de Benjamins termine première, quatrième ou dernière en Première Division de District, quelle importance... L'épanouissement et le plaisir de jouer du jeune sont beaucoup plus importants.
Q comme Question Une seule question à méditer peut-être : Messieurs les joueurs, comment réagiriez-vous si votre enfant imitait vos gestes anti-sportifs ?
R comme Respect Le Respect, c'est la base de tout. C'est aussi devenu un vaste tiroir dans lequel on y range toutes les valeurs. Dans la rue, on entend « Respect », « il m'a manqué de respect »... Autour des terrains, c'est la même chose, où il est souvent question de respect de l'adversaire, de l'arbitre... Mais le respect ne commence-t-il pas par soi-même ? Ne doit-on pas respecter pour être respecté ? Qu'en est-il aussi du respect de soi et de tous ces professionnels qui salissent leur propre image dans des histoires de provocation de toutes sortes ?... On ne peut enseigner à des enfants les valeurs du respect, si on ne respecte pas soi-même ces valeurs. Revenir à la base est une priorité...
S comme Sourire Large, beau, vrai, le sourire de Ronaldinho est un régal à lui tout seul. Un véritable hymne à la joie de jouer. C'est simple. A voir Ronaldinho tout sourire, on voit un gamin s'amuser. La preuve que, même au plus haut niveau, on peut être souriant en étant sérieux. Une attitude malheureusement devenue trop rare...
T comme Télévision La violence sur nos terrains, tout le monde s'en indigne, mais personne ne s'engage vraiment contre. Dès qu'il s'agit de montrer la masse qui dégénère, on filme, on montre, on fait de l'audimat sans retenue en pointant du doigt le groupe de pseudo supporters qui dérape. Bien pensant, on se révolte alors quelque peu, on s'insurge contre cette violence, si présente dans notre société... Oui, le foot est à l'image de... Est-ce pour autant une fatalité. Doit-on l'accepter... Et qu'en est il lorsqu'une de nos vedettes provoque, truque, simule et glisse sur le terrain de l'anti-jeu ? Pas une seule question à son égard ! Parce que le système des médias est ainsi fait. Basé en partie sur le bon vouloir de nos stars et de leurs sponsors, les journalistes jugent visiblement délicat d'interviewer des footballeurs en leur demandant de s'expliquer sur leurs mauvais gestes. L'exemplarité commence peut-être par l'exigence de nos journalistes. Applaudir et analyser les beaux gestes est une bonne chose, mais il faut aussi s'attacher à dénoncer ce qui va à l'encontre de l'esprit du sport...
U comme Utopie L'utopie, c'est penser ne plus jamais revoir de forces de l'ordre sur un terrain de football, c'est de venir au stade en famille l'esprit libre, de retrouver un football joyeux et ludique, des joueurs intègres et, pourquoi pas, de repartir du stade en ne parlant simplement que de jeu, de gestes techniques et pas d'incidents quelconques...
V comme Vocabulaire « Il faudra faire une opération commando pour l'emporter ce soir », « se bagarrer pour se sauver », « batailler dur », « les mettre KO d'entrée », « il nous faut un tueur des surfaces », « Aujourd'hui, je veux des tueurs, des guerriers »... dixit quelques joueurs et entraîneurs de L1. Comment le football peut-il supporter qu'on lui accole de tels termes pour parler de sport ? Plus encore de jeu ?... Ces mots ne sont peut-être que des images, mais il est bien dommage et dommageable de penser à un champ de bataille à la simple évocation d'un match de football...
W comme Wenger Souvenons-nous... Huitième de finale de la FA Cup en 1999 : Arsenal reçoit Sheffield United. Alors que le score est toujours de 1 - 1 à un quart d'heure de la fin, le ballon est volontairement mis en touche par un joueur de Sheffield, suite à une blessure d'un joueur sur le terrain. Comme le veut la coutume et l'esprit du jeu, Ray Parlour décide de rendre naturellement le ballon aux joueurs de Sheffield. Mais Nwanko Kanu, tout juste entré en jeu , qui n'a pas vu ce qui s'était passé, intercepte et transmet le ballon à Overmars. Ce dernier inscrit spontanément le but de la victoire, devant une équipe de Sheffield stupéfaite. Juste après le match, Arsène Wenger se distingue de la plus belle des manières en proposant de rejouer le match : « Nous pensons que nous n'avons pas gagné cette rencontre de la façon dont nous aimons les gagner. La moindre des choses est de rejouer le match... » Officiellement le but d'Overmars était tout à fait valable, mais Arsène Wenger est un grand Monsieur. Un de ces rares hommes qui n'oublient pas qu'avant l'enjeu il y a surtout l'esprit du jeu...
X comme Xénophobes Pays-Bas, Angleterre, Espagne, Italie, France... Les croix gammées fleurissent dans les tribunes et les insultes arrosent nos pelouses. Au point même qu'un arbitre hollandais décide d'arrêter définitivement une rencontre (ADO La Haye - PSV Eindhoven, 8è journée du championnat des Pays Bas), en raison d'injures racistes à répétitions à l'égard de la communauté juive. On ne peut cautionner l'immonde, on ne peut accepter l'intolérable. En accord avec le Maire de La Haye, l'arbitre M. Temmink a placé sa dignité d'homme au dessus de son simple rôle d'arbitre. Courageux et exemplaire, la décision de l'arbitre a permis de fixer enfin des limites... A suivre.
Y comme Yesterday Avant, on allait voir des matches de foot en famille, les buts pleuvaient en cascades, les enjeux n'étaient pas économiques et Robert Pires n'avait pas de problèmes de contrats publicitaires avec la FFF...
Z comme Zéro Zéro, c'est la note que met la rédaction aux différents comportements de polichinelles qui ont opposé le PSG à l'OM. Des polémiques par presse interposée, des histoires d'intimidations dans le couloir menant aux vestiaires, des histoires de vieilles rancunes, de dignité, de trahisons. Anigo-Alonzo, Halilhodzic-Anigo, Halilhodzic-Fiorèse-Déhu... Les guéguerres des cours de récréations ne font qu'alimenter d'inutiles débats mesquins et excitent des milliers de supporters à fleur de peau. Plutôt que de souffler sur les braises, quand il y a un incendie, on essaie de l'éteindre...
Hugo Lebrun |